« Boileau a rendu d'immenses services à notre littérature en dégoûtant son siècle des mauvais auteurs, en lui apprenant à aimer Corneille, Racine, Molière, et en donnant lui-même de beaux modèles d'une poésie pure et parfaite. » [Histoire littéraire, imp. de L. Odieuvre, 1897]
Épitre VII (1677)
À RACINE
Que tu sais bien, Racine, à l’aide d’un acteur,
Emouvoir, étonner, ravir un spectateur !
Jamais Iphigénie, en Aulide immolée,
N’a coûté tant de pleurs à la Grèce assemblée,
Que dans l’heureux spectacle à nos yeux étalé
En a fait, sous son nom, verser la Champmeslé.
[...]
Avant qu’un peu de terre, obtenu par prière,
Pour jamais sous la tombe eût enfermé Molière,
Mille de ces beaux traits, aujourd’hui si vantés,
Furent des sots esprits à nos yeux rebutés.
[...]
Mais, sitôt que d’un trait de ses fatales mains,
La Parque l’eut rayé du nombre des humains,
On reconnut le prix de sa Muse éclipsée.
L’aimable Comédie, avec lui terrassée,
En vain d’un coup si rude espéra revenir,
Et sur ses brodequins ne put plus se tenir.
[...]
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