mardi 26 janvier 2016

1793 en 1993


Trouvé dans : Verjat, Alain, « Célébration de l’incélébrable : Le bicentenaire de 1793 », dans Santa Àngels, Marta Giné et Montserrat Parra (eds.), 1793, Naixement d'un Nou Món a l'ombra de la República, Universitat de Lleida, 1995.

lundi 25 janvier 2016

L'histoire de l'exil


Benjamin West - Kleombrotos sent into Exile by Leonidas II (1768), Tate Gallery
The exile of prisoners to a distant place, where they can “pay their debt to society,” make themselves useful, and not contaminate others with their ideas or their criminal acts, is a practice as old as civilization itself. The rulers of ancient Rome and Greece sent their dissidents off to distant colonies. Socrates chose death over the torment of exile from Athens. The poet Ovid was exiled to a fetid port on the Black Sea. Georgian Britain sent its pickpockets and thieves to Australia. Nineteenth-century France sent convicted criminals to Guyana. Portugal sent its undesirables to Mozambique.22
From Gulag: A History by Anne Applebaum.

dimanche 24 janvier 2016

La reine... ma femme

Exécution de Louis XVI, d'après une gravure anglaise de 1798.
Rapport de l'exécution de Louis Capet, fait à la commune e Paris, le même jour 21 janvier 1793, an 2 de la République. (Extrait des registres de la commune.)
«Jacques Roux, prêtre, l'un des commissaires nommés par la commune pour assister à l'exécution de Louis, prend la parole : [...] 
[Le roi] a [...] demandé que Cléry, son valet de chambre, fût celui de la reine; avec précipitation il a dit sa femme. [...] » 
Santerre. « On vient de vous rendre un compte exact de ce qui s'est passé. [...] »

Cite par Procès de Louis XVI, de Marie-Antoniette, de Marie-Élisabeth et de Philippe d'Orléans

Il n'a y pas beaucoup d'extraits de grands livres qui me touchent jusqu'à cœur comme ces paroles de Louis XVI trouvés dans ce rapport court de Roux : « la reine ... sa femme ». On voit tout le monde de ce maladroit homme détruisant dans une seule phrase...

Témoignage et la vérité

Décapitation de Louis XVI le 21 janvier 1793. © Collection Musée de l’Histoire vivante – Montreuil
Quand on témoigne, on promet dire la vérité... Voici un exemple du témoignage du bourreau de Louis XVI :
« Descendant de la voiture pour l’exécution, on lui dit qu’il fallait ôter son habit. [...] Il fit encore la même difficulté lorsqu’il s’agit de lui lier les mains qu’il donna ensuite lui-même lorsque la personne qui l’accompagnait lui eut dit que c’était un dernier sacrifice.
[...]
« Alors il s’informa si les tambours battraient toujours : il lui fut répondu qu’on n’en savait rien, et c’était la vérité. Il monta sur l’échafaud et voulut s’avancer sur le devant comme pour parler ; mais on lui représenta que la chose était impossible. II se laissa alors conduire à l’endroit où on l’attacha ; et d’où il s’est écrié très haut : Peuple, je meurs innocent ! Se tournant vers nous, il nous dit : Messieurs, je suis innocent de tout ce dont on m’inculpe ; je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français.
« Voilà ses véritables et dernières paroles. [...]
« Pour rendre hommage à la vérité, il a soutenu tout cela avec un sang-froid et une fermeté qui nous a tous étonnés. Je reste très convaincu qu’il avait puisé cette fermeté dans les principes de la religion, dont personne ne paraissait plus pénétré et plus persuadé que lui.
« Vous pouvez vous servir de ma lettre, comme contenant les choses les plus vraies et la plus exacte vérité. »
Signé Samson, Exécuteur des jugements criminels.
Ce 23 février 1793.

samedi 16 janvier 2016

Il ne me reste plus de temps pour écrire toutes les lettres que j’aurais aimées écrire...

Dessin dans une lettre de Walter Benjamin à Gershom Scholem 17 Décembre 1921, la Bibliothèque nationale, Israël.
« Il ne me reste plus de temps pour écrire toutes les lettres que j’aurais aimées écrire. » Ce furent les derniers mots de Walter Benjamin, écrits en français en Espagne, le 25 septembre 1940. (Exposition Walter Benjamin - Les Archives de l’exil - Du 4 novembre 2015 au 3 février 2016, Musée d’Art de Tel Aviv.)

Je n'ai pas seulement été le traducteur de Proust mais le premier qui se soit employé à faire connaître en Allemagne un Green, un Jouhandeau, un de ceux qui, là-bas, ont prôné, durant des années l'oeuvre d'un Gide, d'un Valéry. Tu vas me trouver fou sans doute ; mais j'éprouve une difficulté tellement immense à abandonner mon silence et t'écrire sur mes projets que peut-être je n'y parviendrais jamais sans me trouver cette façon d'alibi qu'est pour moi le français. Dans une situation sans issue, je n'ai d'autre choix que d'en finir. C'est dans un petit village dans les Pyrénées où personne ne me connaît que ma vie va s'achever. Je vous prie de transmettre mes pensées à mon ami Adorno et de lui expliquer la situation où je me suis vu placé. Il ne me reste pas assez de temps pour écrire toutes ces lettres que j'eusse voulu écrire.
Walter Benjamin, Lettres françaises 


samedi 9 janvier 2016

« cet autre ce sera moi »


Chez Genette, Seuils, chapitre 9 :

« Rousseau (préambule du manuscrit de Neuchâtel) : Je me peins pour qu'« on puisse avoir du moins une pièce de comparaison ; que chacun puisse connaître soi et un autre, et cet autre ce sera moi ».