mardi 10 novembre 2015

Citations sur 1793

La première Terreur : massacres de l'Abbaye, 6 septembre 1792. Gravure de G. Jacowick. (Bibliothèque nationale de France, Paris.)
Il est à remarquer que, parmi ses dix-huit siècles de monarchie, la France a eu peu d'années aussi mythologiques que l'an de grâce 1793. (Dumas, Le Chevalier de Maison-Rouge)
De là, l'immensité de cette minute épouvantable, 1793, plus grande que tout le reste du siècle. (Hugo, Quatrevingt-treize)
Cité par Le jardin de l'esprit: textes offerts à Bronislaw Baczko par Bronisław Baczko, ‎Kaja Antonowicz, ‎Michel Porret (lien).

lundi 9 novembre 2015

Victor Hugo, Introduction pour Paris-Guide 1867



III Suprématie de Paris 
1789. Depuis un siècle bientôt, ce nombre est la préoccupation du genre humain. Tout le phénomène moderne y est contenu.
Ces dates-là sont des chiffres exigibles.
Payez.
Et ne soyez pas de mauvaise foi avec ces chiffres impérieux. Éludés, ils grossissent ; et tout à coup, au lieu de 89, le débiteur trouve 93.

dimanche 8 novembre 2015

Des citations de Dorian Gray pour " Le double "

Un ouvrage comme un miroir de son lecteur :
It is the spectator, and not life, that art really mirrors.

La haine de son double :
“I can't help detesting my relations. I suppose it comes from the fact that none of us can stand other people having the same faults as ourselves.”

L'art n'appartient pas au peintre, mais au modèle /sujet.

Oscar Wilde, The Picture of Dorian Gray.

La tragédie à présent court les rues

Les anecdotes de l'Almanach littéraire sont assez plaisantes. Nous en citerons quelques-unes des moins connues :

Quelques jours après la prise de la Bastille, M. Lemierre rencontre un de ses amis qui lui dit : « A quand une nouvelle tragédie? — Y pensez -vous? répond le poète [Jean-François Ducis]. La tragédie à présent court les rues. »

« Les almanachs de la Révolution »

vendredi 6 novembre 2015

Alfred de Musset, « La nuit de décembre » (1835)

Eugène Lami, La Nuit de décembre
Ce couplet de « La nuit de décembre », cité par Otto Rank dans « Le double», est parmi des plus belles lignes de la poésie que je connais.
Partout où j'ai voulu dormir,
Partout où j'ai voulu mourir,
Partout où j'ai touché la terre,
Sur ma route est venu s'asseoir
Un malheureux vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère.
Ce double de « dormir » et « mourir » me rappelle deux autres poèmes que je aussi vraiment aime, l'un par Robert Frost, l'autre par Robert W. Service. Dans le fameux vers de Frost, le narrateur voudrait s'endormir dans le forêt enneigé et presque enchanté, mais :
[...] I have promises to keep,
And miles to go before I sleep,
And miles to go before I sleep.
« The Quitter » par Robert W. Service ressemble beaucoup « If » par Kipling, c'est un poème du courage et du ressource(?).
Just have one more try — it’s dead easy to die,
It’s the keeping-on-living that’s hard.
Le double dans « La nuit de décembre » aide le poète ne pas s'endormir, ne pas mourir, comme le dit le poète :
En te voyant, j'aime la Providence.
Et aussi le double :
Le ciel m'a confié ton coeur.
Quand tu seras dans la douleur,
Viens à moi sans inquiétude. 
Mais, comme toujours dans les histoires de doubles, il a de prix. Le poème se finit avec une assertion douloureuse :
Ami, je suis la Solitude.